Un seul vœu (18.06.2013)

Tandis que le soleil brûlant se couche à l’ouest, la nuit tombe sur les feuilles de bambou et des myriades d’étoiles apparaissent telles des feux d’artifice embellissant les cieux de leur éclat et dessinant tous types de formes et de silhouettes à l’horizon.

La fête de la voie lactée approche !

L’éternelle histoire d’amour entre le prince Yahiko et la princesse Amdina rappelle à tous que l’on ne perd jamais son temps lorsqu’on le passe avec une personne qui nous est chère.

« Le syndicat de gestion des Maisons Mog est un point récurrentaru de cette fête, mais vous ne trouvez pas qu’ils sont un peu ennuyeux, des fois ? »
C’est ce que se demandait Chekiki, une Tarutaru adepte des fêtes et membre de la linkshell The Smiling Wolves.

Sa proposition était simple : mettre les gens par deux avec des tenues assorties et leur faire exécuter des numéros improvisés dans toute la ville. Le couple le plus apprécié par le public serait déclaré vainqueur.
Le nom de cet événement ? « Le premier concours annuel du plus beau couple de la fête de la voie lactée. »

« Tu crois vraiment que ce serait amusant ?, dit la voix de la chasseuse Tamaki.
- D-des couples ? », dit le paladin Kaieh avec appréhension.
Les deux aventuriers humes étaient parmi les plus jeunes membres de la linkshell.

« Tout à faitaru ! Des couples comme Tamaki et toi !
- Une petite seconde ! Depuis quand sommes-nous un couple, au juste !?
- Oui, depuis quand ?
- Ecoutez-vous un peu. On dirait déjà un vieux couple.
- Non, non ! Pas du tout ! Et on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment un équilibre des sexes dans les Smiling Wolves.
- Oh, ne vous inquiétez pas pour si peu. Un couple ne veut pas forcément dire que vous êtes
amoureux. »
Chekiki leur lança un sourire espiègle ainsi qu’un petit clin d’œil.
Tamaki et Kaieh se jetèrent un regard oblique et n’avaient pas prévu que l’un et l’autre feraient la même chose. Ils tournèrent donc vite la tête dès qu’ils en prirent conscience.

« Le plus important, c’est que vous portiez des tenues assorties avec dignité et fierté !
- Je préférerais mourir que porter ça !
- Vous ne comprenez pas, c’est justement ce qui est drôle ! »

Kaieh savait que Chekiki se faisait un plaisir de lui taper sur les nerfs.

« Vous pouvez chanter, danser ou même rejouer les scènes d’amour entre le prince Yahiko et la princesse Amdina ! »

« Oh oh oh », lancèrent en riant les autres membres de la linkshell. Eux aussi aimaient bien rire, alors la proposition de Chekiki fut sans peine adoptée à la majorité.

Ils tombèrent facilement d’accord sur une heure et une date : les Jardins de Ru'Lude, à Jeuno, le premier jour de la fête de la voie lactée.

Avançons désormais à une semaine avant l’événement. Les deux premières personnes à formuler leur intention de participer étaient un couple de la linkshell. Les autres membres prirent ceci comme un signe et d’autres couples se formèrent très vite. Même les amis qui avaient au départ exprimé des doutes décidèrent de se lancer.

En fait, tous les membres trouvèrent rapidement leur moitié, tous sauf Tamaki et Kaieh.

« Bon sang », grogna Kaieh alors qu’il attachait une bande de papier à un bambou.
La tradition visant à écrire ses vœux sur un morceau de papier pour l’attacher à un bambou serait d’origine orientale. Elle s’est néanmoins répandue dans tout Vana’diel et, en un clin d’œil, de gros bambous recouverts de papiers ont fait leur apparition dans les Jardins de Ru’Lude.
« Je ne vais pas me plaindre si exaucer mes vœux est aussi simple que d’attacher un stupide bout de papier à un arbre », marmonna-t-il tout en joignant ses mains pour prier.

« Qu’est-ce que tu fais ? »
Kaieh sursauta, puis aperçut la silhouette svelte de Tamaki par-dessus son épaule.
« D-depuis combien de temps m’observes-tu ?
- Depuis peu, répondit-elle sur un ton maussade. »
Incapable d’évaluer la situation, Kaieh lança un profond soupir de soulagement.
« Je ne fais pas grand-chose, à vrai dire.
- Si tu le dis. Alors, tu as prévu quoi pour aujourd’hui ?
- Pour aujourd’hui ?
- Eh bien, vu que je sais que tu ne participes pas à l’événement, ça te dirait de venir chasser avec moi ? C’est toujours mieux que d’être sur la touche, à mon avis. »

Kaieh accepta la proposition de Tamaki.

Ils se rendirent tous deux à l’Oued Dangruf pour y chasser des vers. Le plus grand d’entre eux était une créature redoutable qui faisait deux fois la taille d’un Hume.

Ils marchaient prudemment entre les rochers, les yeux rivés droit devant, lorsqu’un puissant grondement sous leurs pieds les figea sur place. La terre se déchira et le démon sortit de sa cachette, faisant voler de la poussière et des rochers à des yalms à la ronde. Son corps se tortillait d’avant en arrière comme un fouet.
« Attention !
- Ne t’inquiète pas, je m’en occupe ! »
Kaieh se tenait en première ligne, son bouclier absorbant coup après coup, alors que Tamaki se tenait à distance, envoyant flèche après flèche. Tous deux étaient versés dans l’art de la magie blanche et se soignaient tour à tour lorsque le ver reprenait son souffle entre deux assauts. Tamaki courait tout autour du monstre, s’assurant d’avoir toujours une longueur d’avance.

La mélancolie qui s’était emparée du cœur de Kaieh commençait à se dissiper avec le combat.
« Pourquoi ne sommes-nous sur la même longueur d’onde que lorsque nous nous battons ? »

L’affrontement s’était tellement prolongé qu’ils n’avaient pas vu le ciel prendre la teinte orange du crépuscule.

« J’en ai assez de ces idioties ! »

Kaieh se retourna, surpris. Tamaki avait baissé son arc et se tenait droite comme un i.
« Tu ne peux pas m’abandonner maintenant. Si tu baisses la garde, tu vas te faire dévorer ! »
Il se précipita à ses côtés.
« Pourquoi perdons-nous notre temps ici ?
- Qu’est-ce que j’en sais ? C’est toi qui voulais aller chasser !
- Imbécile ! »
Le visage de Tamaki prit une teinte rouge foncé alors que le soleil disparaissait au loin.
« Tu... tu pleures ? »
Mais Tamaki était bien trop exténuée pour dire ne serait-ce qu’un mot.

« Vous voilà enfin ! »
Une petite voix portée par le vent du nord parvint jusqu’à leurs oreilles et une petite silhouette courait vers eux.
« Chekiki ? »
La Tarutaru s’arrêta d’un coup.
« Si vous ne revenez pas vite, l’événementaru va se terminer sans vous. »

Moins d’une heure plus tard, les deux amis étaient dans les Jardins de Ru’Lude, vêtus de tenues assorties.

« Ne restez pas là ! Dépêchez-vous !
- Hé ! On... je n’ai jamais dit que je voulais partir...
- Vous êtes notre dernier couple. Tout le monde vous attend à l’hôtel des ventes ! »

Chekiki se moquait bien de ses protestations. Elle se précipitait sans même regarder derrière elle.

« Euh… tu veux participer ? » Kaieh arborait un sourire penaud.
La voir en yukata était si...
« Pourquoi me regardes-tu comme ça ?
- Je te trouvais juste mignonne... Attends ! Je veux dire... »
Il recula, prêt à subir son courroux. Il s’attendait à tout sauf à la voir rougir d’embarras. Ça ne lui ressemblait pas du tout.
De plus, ses yeux étaient encore tout rouges. Il eut un pincement au cœur en voyant ça.

Ils se mirent en route sans réfléchir, leurs épaules si proches qu’elles se touchaient pratiquement. Cependant, quelque chose d’autre que la distance les maintenait éloignés. Ils avançaient, en silence, ne se souciant pas l’un de l’autre.

Leur destination se trouvait par-delà le palais auroral. Au loin, Kaieh, les yeux brillants, voyait le visage de ses camarades. Les cieux étaient d’un bleu sombre.

« Nous n’avons encore rien fait pour le public alors, euh… ça te dirait de chanter une chanson ?, demanda Kaieh, hésitant.
- Ce n’est pas que nous n’avons rien fait, c’est surtout que tu n’en es pas capable.
- Hé, c’est faux et tu le sais !
- Tu as raison, pardonne-moi. Je... ne suis pas douée non plus.
- Ne sois pas si dure. »
Il vit une autre larme rouler le long de sa joue, puis baissa les yeux et vit qu’elle tenait quelque chose dans la main. Il s’agissait d’un parchemin mystique.
« Ça suffit. Je rentre.
- Quoi ? Tu ne peux pas partir comme ça ! »
Avant qu’il puisse tendre le bras, elle avait déjà commencé à lire les incantations.
« Attends, je t’en prie ! »
Les lettres inscrites sur le parchemin commencèrent à s’illuminer et à s’animer comme des flammes dans le vent.
Une lumière douce enveloppa Tamaki, illuminant la nuit.

« Ne pars pas ! »
Kaieh s’élança et saisit le parchemin, lui arrachant des mains et interrompant le flux ésotérique. L’énergie qui avait été libérée s’éleva lentement avant de se dissiper dans un nuage de fumée.
« Laisse-moi partir !
- Non ! Tu veux juste disparaître !
- Ne me touche pas ! Je ne veux pas rester ici ! » Tamaki hurlait et ses larmes se multiplièrent.
Kaieh était traversé par les émotions.
« Tu vas rester ici !
- Pourquoi ?
- Parce qu’on ne s’est pas encore tenus par la main ! »

Moins d’une seconde plus tard, il prit conscience de ce qu’il venait de dire. Tamaki regarda son poignet, puis les doigts de Kaieh.
« Non, je... Ce que je voulais dire... enfin tu vois...
- Tu me fais mal ! »
Kaieh tituba tandis que Tamaki l’observait de ses grands yeux tristes.
« J-je veux juste tenir ta main. Je ne veux pas te faire de mal...
- Tu veux me tenir la main ?
- Euh... oui.
- Bon... »
Tamaki tendit la main.
Kaieh la regarda, puis glissa ses doigts entre les siens.
Ils étaient chauds, doux, et cléments.

Ils furent tous deux accueillis par des cris et des sifflements. Autour d’eux, ils aperçurent non seulement des amis, mais également un nombre incalculable d’aventuriers qui les félicitaient. Kaeih et Tamaki comprirent que les spectateurs avaient assisté à toute la scène et ils étaient morts de honte.

Mais jamais leurs mains ne se quittèrent.
« Qu’est-ce que tu avais marqué sur le papier que tu as attaché au bambou ?
- Je ne peux pas te le dire !
- Tu veux savoir ce que j’ai écrit ? »
Kaieh parvint à peine à contenir sa surprise. Elle avait écrit exactement la même chose que lui.

Les vents se levèrent sur les hauteurs de Jeuno, comme s’ils essayaient de se saisir des étoiles dans le ciel.
La fête de la voie lactée n’avait lieu qu’une fois par an et les gens disaient souvent qu’il s’agissait toujours de la même chose.
Mais, cet été, les choses étaient différentes, pour quelques personnes en tout cas.

Quel était donc leur vœu ?

« Je souhaite être fidèle à mes idéaux cette année. »


Récit : Miyabi Hasegawa
Illustration : Mitsuhiro Arita

Durée de l'événement

La fête de la voie lactée aura lieu du mardi 25 juin 2013 à 8:00 au jeudi 9 juillet 2013 à 8:00 (GMT).

Rencontre avec les Mogs

Allez donc saluer nos gentils amis moogles pour obtenir votre invitation !

San d'Oria Nord (D-8) / Marché de Bastok (G-8) / Canaux de Windurst (F-5)