Les armoiries d’Adoulin (06.02.2013)

Quel souvenir d’Adoulin est plus populaire que les biscuits du randonneur ?

Les douze épées de l’emblème de la Sainte Cité qui figure sur le sachet font toujours forte impression auprès des voyageurs en quête d’un présent à ramener à leur famille.

Un citoyen de San d’Oria en voyage d’affaires dans la à Adoulin ne put résister à l’offre spéciale qui était faite sur les biscuits ce jour-là.

Pour célébrer le lancement du projet de colonisation du continent, un biscuit était offert pour tout sachet de douze acheté !

L’Elvaan n’hésita pas une seconde et en pris un pour ses deux fils... sans se douter que le treizième biscuit serait source de conflit.

Une lutte fratricide se déroulait devant l’Hôtel des ventes de San d'Oria Sud.

Les habitants du quartier ne faisaient que peu de cas de la scène car ils étaient habitués à voir Eautaire, l’aîné, et Brandalle, le cadet, se chamailler de la sorte.

« Eautaire, rends-le moi !
– Pas question. Comme je suis l’aîné, il est pour moi ! »

Les deux frères se disputaient un simple biscuit. Brandalle était bien décidé à ne pas se laisser faire et Eautaire avait toutes les peines du monde à le convaincre. Mais pour ce dernier, il n’était pas question d’arracher le biscuit de force à son jeune frère. En tant qu’aîné, il mettait un point d’honneur à imposer son raisonnement à Brandalle.

Alors que le débat faisait rage, le vieux Balasiel, qui passait par là, interpella les deux enfants.

« Dites, vous deux ! Pourquoi vous vous disputez, cette fois-ci ?

– C’est Eautaire ! Il ne veut pas partager équitablement les biscuits adouliniens que papa nous a offerts !

– C’est le privilège de l’aîné. Tu devrais me montrer plus de respect, Brandalle. »

Alors qu’il regardait le sachet contenant les biscuits, Balasiel reconnut au premier coup d'œil les armoiries de la Sainte Cité d'Adoulin.


« Tiens donc, voilà un emblème qu’on ne voit pas souvent par ici... »

Eautaire, qui avait remarqué l’intérêt du vieil Elvaan, s’empressa de faire étalage de ce qu’il savait au sujet d’Adoulin.

« Il a belle allure, n'est-ce pas ? Ce que j'aime le plus, ce sont les douze épées dessinées dessus. Moi aussi, un jour, j’aurai ma propre lame, et je deviendrai chevalier. »

Brandalle répliqua immédiatement.
« Qu’est-ce que tu racontes, grand frère ? La bannière san d'orienne est vachement plus chouette que ça ! »

S’en suivit alors un débat acharné sur les étendards des différentes nations de Vana’diel.
En voyant les deux frères se chamailler de nouveau, Barasiel leur lança une question sur un ton sérieux.

« L’un de vous deux serait-il capable de me dire comment cet emblême est devenu celui d’Adoulin ? »

Les deux jeunes Elvaans ne surent que lui répondre.

« Dans ce cas, laissez moi vous raconter cette histoire que j’ai apprise alors que je n’étais encore qu’un aspirant chevalier, parcourant Vana’diel en quête d’aventures et de défis. Un jour, au détour de mes voyages, j’ai eu l’occasion de consulter un ouvrage adoulinien très ancien...

Il contait l’histoire d’un noble du nom d’August, également mentionné sous l’appellation de Roi fondateur, et des onze chevaliers qui se sont ralliés à sa cause pour combattre les forces maléfiques qui infestaient les terres sauvages du continent d’Ulbuka.

– Incroyable ! C’est exactement comme dans ces récits que j’ai lus ! »

Eautaire était captivé par l’histoire de ce chevalier dont il entendait parler pour la première fois, et une lueur brillait dans ses yeux. Brandalle, lui, fixait toujours le biscuit que tenait son grand frère.

Ainsi, l’épée majestueuse située au centre de l’emblème symbolise August, l’illustre Roi fondateur d’Adoulin, et les onze autres lames qui la soutiennent représentent les vaillants chevaliers qui ont combattu à ses côtés.

« Oooh... Et les ailes de chaque côté, quelle est leur signification ?

– Ce sont celles d’Altana. La Sainte cité d’Adoulin à beau se situer loin à l’ouest, au-delà des mers, ses habitants n’en sont pas moins de fervents adorateurs de la Déesse, comme nous autres San d’oriens. Cependant, la plupart d’entre eux sont des croyants de l’ancienne Eglise Eimert...

– Le prince Trion a du panache, mais ce Aubust n’est pas moins héroïque ! »

Eautaire était tellement captivé par l’histoire de Barasiel qu’il en avait complètement oublié la querelle pour le biscuit.

« August, pas Aubust. Essaye au moins de te rappeler son nom, c’est une figure importante de l’histoire adoulinienne.

– Héhé... Je vais continuer à m’entraîner à l’épée, et je deviendrai à mon tour un héros !

– Chaque chose en son temps, jeune homme. San d’oria ne s’est pas faite en un jour, et il te reste encore beaucoup à apprendre avant d’espérer un jour être renommé. Quand tu penseras avoir acquis une certaine expérience, viens me trouver. Je t’apprendrai alors ce qui fait un véritable chevalier. »

Balasiel se saisit alors du biscuit adoulinien, le brisa en deux et donna une moitié à chacun des deux jeunes Elvaans. Puis il ajouta :

« Parfois, un chevalier doit aussi savoir éviter la confrontation, vous savez. »

C’est sur ces sages mots que prit fin la dispute des deux frères ce jour-là.


Illustration : Mitsuhiro Arita